Zatti,
saint

 

Un don pour le Peuple de Dieu
qui souffre, croit et fait confiance

 

 

 

 

Artémide avec un enfant macrocéphale, dont il s’occupe jusqu’au jour de sa mort, et des enfants internes. 1940.

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Inmigrant

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Croyant

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Salésien

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Infirmier

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Saint

Quelle est la première chose à laquelle nous pensons quand nous disons « saint ? » Quelles images nous viennent à l’esprit, à quoi associons-nous la « sainteté ? » Sans aucun doute nous rencontrerons une pluralité d’idées, d’expériences et de souvenirs. Mais en tant que croyants, il est bon d’aller à la source, à la Parole de Dieu, où l’on peut trouver un beau tissu de rencontres, de recherches, de joies et de défis entre l’initiative de Dieu et la libre réponse de l’être humain.

 

« Soyez saint comme je suis saint »

Être saint est un don, un don auquel il faut répondre, un don à valoriser et accueillir. Une autre expression de la sainteté de Dieu se manifeste dans la miséricorde. Dieu est miséricordieux, c’est lui qui vient à la rencontre et rend les hommes capables de ce dialogue amoureux et filial qui conduit à la plénitude. Bien sûr, chacun suit son propre chemin, donnant le meilleur de lui-même. M. Zatti disait à ses collègues et patients : « Nous devons donner le meilleur de nous-mêmes à Jésus. »

Cette sainteté se réalise dans l’expérience d’être le Peuple de Dieu, animé par l’Esprit Saint, âme de toute la richesse spirituelle qui rend présentes les valeurs du Royaume de Dieu. Les saints sont des membres du Peuple de Dieu qui accompagnent son pèlerinage vers l’éternel. La réalité d’être un « peuple » est très intéressante : c’est dans ce contexte que l’on vit des réalisations, des moments de joie et de paix, mais aussi de douleur et de tristesse, en raison de la maladie, la perte d’êtres chers ou la dureté de la pauvreté.

 

Comme Zatti, des témoignages de joie et d’humour

Nous pouvons découvrir qu’être saint, c’est vivre une expérience forte et riche de rencontre avec l’Amour de Dieu, qui libère et réalise le désir le plus profond d’aimer, c’est-à-dire d’être heureux. Être saint, c’est se laisser embrasser dans sa propre petitesse par l’amour miséricordieux de Dieu, qui appelle chacun au bonheur. Par l’initiative libre et aimante de Dieu, tous sont invités à être des saints.

Parfois on peut avoir l’idée qu’un saint est une personne triste, solitaire, mélancolique, dépourvue d’énergie et de passion… Au contraire ! Le Pape François dit : « Le saint est capable de vivre joyeux et avec le sens de l’humour. Sans perdre le réalisme, il éclaire les autres avec un esprit positif et rempli d’espérance. » (Gaudete et Exultate, 122).

La sainteté de Zatti est une expression claire du chemin spirituel proposé par Saint François de Sales et repris par Saint Jean Bosco pour son projet pastoral éducatif au service des jeunes pauvres. Un parcours spirituel, avec la proposition de la sainteté pour tous, vivant avec joie et une profonde confiance en l’amour providentiel de Dieu, que Zatti a résumé dans cette belle expression : « Comment ne pas toujours sourire, si Dieu nous aime tellement !

 

Amour et soin de tous

Zatti fait partie du peuple : tous le considèrent comme l’un d’entre eux, c’est pourquoi il a été qualifié de « parent de tous les pauvres. » Sa présence parmi les habitants du quartier de Viedma et Carmen de Patagones transmet joie et sérénité. C’est une présence qui raccourcit les distances. Un frère qui sort pour rencontrer ses voisins.

Dans ses actions, aussi bien à l’hôpital de San José que dans la communauté salésienne, il rayonne sa joie et sa bonté, qui génèrent une sympathie sereine. Tous se sentent à l’aise quand ils le rencontrent. Il offre son attention à tous. Son vélo devient le signe d’aller vers les autres et de raccourcir les distances. Dans son cœur de salésien et d’infirmier, tous sont importants, et il se « multiplie » pour atteindre tout le monde et servir Jésus en chaque personne souffrante, en chaque prochain.

Il sait communiquer avec tous, il a un geste pour les enfants, une blague ou un mot d’encouragement pour chacun. Les gens simples et les pauvres sont les premiers à saisir sa stature spirituelle. Ce sont les gens du quartier qui se sentent accompagnés et soignés par le cœur charitable de Zatti : ils le considèrent comme un saint.

 

« Il faut savoir avaler amer et cracher doux »

Zatti a connu dans son histoire les difficultés et les douleurs de la pauvreté et de la maladie. Sa famille et lui, ils ont dû émigrer à la recherche d’une vie meilleure. Ils arrivent en quittant leur terre, leur peuple, ils portent dans leur cœur la tristesse de ceux qui doivent quitter leur place, mais aussi le fort espoir d’un monde avec plus d’opportunités.

Son histoire, embrassée avec foi, le façonne et le prépare à être médecine au milieu de nombreux frères et sœurs malades et pauvres. Son chemin lui permettra d’avoir un cœur compatissant et fraternel pour tous, en particulier pour les souffrants. Son sourire, ses paroles et ses gestes deviennent une médecine qui encourage et fortifie. Interrogé sur les difficultés et les problèmes auxquels il devait faire face, il déclarait : « Il faut savoir avaler amer et cracher doux, » une expression de ceux qui embrassent et trouvent dans la croix la force d’être une manifestation de l’amour de Dieu pour les autres.

Zatti, saint, est un don clair de Dieu à son peuple. Les pauvres, les malades et les souffrants trouvent en lui un frère proche, compréhensif et soucieux de les aider et de les accompagner dans la rencontre avec Dieu et sa grâce. Zatti non seulement guérissait le corps mais, en tant qu’homme de foi et bon chrétien, il aidait son prochain à grandir dans la foi.

 

Zatti, « un saint de son vivant »

Comme l’ont raconté ceux qui ont témoigné au début du procès de sa cause de béatification, de son vivant toute la population avait une grande estime et appréciation pour l’infirmier.

Une expression claire de cela a été la réponse de la population à ses funérailles. Toute la ville s’est mobilisée pour accompagner le cortège funèbre. C’est ainsi que Feliciano López a rapporté : « L’accompagnement au cimetière a été impressionnant. Le cercueil était accompagné par Mgr Borgatti, le gouvernement et les autorités municipales, qui avaient ordonné la fermeture et la suspension de tous les bureaux publics. L’entrepreneur des pompes funèbres a organisé un service de première classe. À la fin de la fonction religieuse, le Provincial a proposé à tous la tâche de recueillir des témoignages, des souvenirs et des anecdotes pour préparer une biographie. »

Aujourd’hui, la dévotion à Zatti s’exprime de manière simple et sereine. En cette période où on a beaucoup souffert à cause de la pandémie, et où la santé et ses professionnels ont pris tant d’importance, M. Zatti se présente comme un intercesseur attentif et efficace. Nombreux sont ceux qui, de différentes manières, s’approchent et demandent l’intercession de l’infirmier, qui a également souffert de la maladie à la première personne au cours de sa vie.

Le pape Jean-Paul II déclare Zatti bienheureux de l’Église catholique.1934

Zatti se rend à Rome, en Italie, pour participer à la canonisation de Don Bosco, en tant que délégué des frères salésiens coadjuteurs.

1947

Don Zatti témoigne dans le procès de canonisation de Ceferino Namuncurá.

1951

Après être tombé d’une échelle l’année précédente et s’être reposé, les symptômes d’une tumeur apparaissent. Le 15 mars, Zatti meurt d’un cancer. Toute la ville participe aux funérailles.

1953

Le salésien Raúl Entraigas termine la première biographie de Zatti, et la plus célèbre : « Le parent de tous les pauvres ».

1956

Les habitants de Viedma inaugurent le premier monument à Don Zatti, qui se dresse aujourd’hui devant l’hôpital régional qui porte son nom.

1977

Les évêques d’Argentine demandent au pape d’entamer le processus pour le déclarer saint.

2002

Le pape Jean-Paul II déclare Zatti bienheureux de l’Église catholique.

 

Publié à l’origine dans le Bulletin Salésien d’Argentine.

 

Pedro Narambuena, sdb

Salésien. Prêtre. Argentin.

Vice-postulateur de la cause d’Artémide Zatti, Directrice de la communauté salésienne de Viedma – Carmen de Patagones, Directeur de la maison d’édition Ceferino Misionero